Il m’arrive de me poser des questions quand j’entends quelqu’un parler de « drama » ou de personnes « fausses/fake ». Non pas que ces mots soient totalement vides de sens, mais ils semblent souvent refléter autre chose que ce qu’ils nomment vraiment.
À force d’observer les dynamiques relationnelles — les miennes, celles des autres — j’en suis venu à une conclusion simple : notre environnement relationnel reflète largement notre manière d’etre, nos limites, nos blessures et nos façons (parfois inconscientes) de les gérer. Ceux qui disent être constamment entouré de conflits, de tensions, de « faux amis / fake friends », ne sont pas nécessairemnt les victimes passives de ces situations. Paradoxalement, ce sont souvent ceux qui les comprennent le mieux, qui y évoluent avec le plus d’aisance, et qui, par habitude ou par schéma, y reviennent sans cesse. L’inconfort peut devenir familier. Et le familier, rassurant.
Mais au-delà de ces constats, ce qui me frappe, c’est la pauvreté du vocabulaire employé. Parler de « drama » ou de « personnes fake », c’est poser une étiquette floue sur des situations souvent complexes. C’est gommer les nuances, évacuer les responsabilités, éviter la confrontation à soi. Ces mots fonctionnent alors comme des pare-feux émotionnel : ils protègent, mais empêchent aussi de comprendre. Et lorsqu’ils deviennent réflexes, ils finissent par disqualifier toute tentative de dialogue authentique. Un désaccord devient un « drama », une critique honnête devient une preuve de « fake ».
Je me méfie de ces termes, non parce qu’ils sont toujours infondés, mais parce qu’ils sont souvent utilisés là où l’introspection serait nécessaire. Là où il faudrait, au contraire, ralentir, écouter, questionner. Car derrière chaque conflit se cache une opportunité d’apprendre sur soi et sur l’autre. Encore faut-il avoir le courage de ne pas l’étouffer sous des clichés.
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